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Les témoins : des alliés importants

Nous sommes conscients qu’être proche d’une personne qui exerce de la violence ou en avoir été témoin est souvent très inconfortable comme situation.

Il est normal que cela suscite en vous de l’impuissance, des craintes, de l’incompréhension, des doutes, voire même de la culpabilité.

Sachez toutefois que vous pouvez jouer un rôle important et influencer le cours des choses.

Nous espérons que cette section vous aidera à alléger ces émotions qui vous habitent et que vous y trouverez des réponses à vos questions et des pistes de réflexion.

Je me demande quoi faire si je constate qu’un de mes proches exerce de la violence dans ses relations intimes ou familiales

La sécurité physique des personnes impliquées, notamment des victimes et des enfants, doit toujours être prioritaire lorsqu’on constate une situation de violence conjugale et familiale.

Votre sécurité est tout aussi importante! Ne vous mettez pas en danger.

Vous craignez pour la sécurité d’une personne de votre entourage?

Cette crainte est légitime. Votre instinct vous parle, écoutez-le.

Cependant, vous n’avez pas à porter ce fardeau seul·e. N’hésitez pas à demander de l’aide auprès de ressources spécialisées ou à en parler avec quelqu’un de confiance.

Vous craignez pour la sécurité IMMÉDIATE d’une ou plusieurs personnes ?
  • Contactez immédiatement les services d’urgence (911) pour obtenir de l’assistance;
  • En cas de doute sur les mesures à prendre, n’hésitez pas à communiquer avec le service de police de votre secteur ou Info-Social (811, option 2) pour évaluer le niveau de risque de la situation qui vous inquiète.
La situation NE NÉCESSITE PAS d’intervention urgente?

Vous pouvez toujours contacter directement un organisme membre d’À cœur d’homme pendant les heures régulières de travail pour discuter de la situation. Vous pouvez également vous adresser à SOS violence conjugale  qui prendra le temps d’examiner la situation avec vous et vous orientera vers la ressource la mieux adaptée.

Les enfants vivant dans un foyer où la violence est présente, quelle qu’en soit la forme, sont systématiquement affectés par cette violence, même s’ils ne sont pas directement ciblés ou qu’ils sont absents lorsque la violence se produit .

L’exposition à la violence conjugale et familiale a des impacts profonds et durables sur le développement global des enfants, provoquant des conséquences comparables à celles vécues par les enfants subissant directement la violence.

Par conséquent, la loi oblige toute personne ayant connaissance qu’un enfant vit ou est exposé à de la violence familiale à signaler cette situation à la protection de la jeunesse.

Nous sommes conscients que prendre une telle décision n’est pas toujours aisé et peut soulever de nombreuses questions et émotions.

Pour plus d’informations sur ce sujet ou pour connaître la procédure à suivre pour signaler un enfant que vous jugez à risque d’être exposé à de la violence conjugale ou familiale, consultez la page de la Protection de la jeunesse.

Tout d’abord, sachez que vous n’êtes aucunement responsable des comportements violents de votre proche. Chaque personne qui exerce de la violence en est responsable et doit assumer les conséquences de ses actes. La personne qui dénonce cette violence n’est donc pas responsable de ces conséquences, car elles découlent directement des actes violents.

Il est crucial de reconnaître que la responsabilité des gestes violents incombe entièrement à leur auteur.

Bien que nous comprenions que votre proche puisse traverser ou avoir traversé des situations difficiles, nous tenons à souligner qu’aucune circonstance ne justifie le recours à la violence. Cette affirmation ne vise pas à minimiser l’impact de ces difficultés sur la vie de votre proche (passée ou présente). Cependant, lorsqu’on cherche à mettre fin à aux comportements violents, cette notion de responsabilité devient essentielle au cheminement des personnes auteures.

Vous trouverez une description plus détaillée de notre approche en responsabilisation en visitant notre section Comprendre.

Nous sommes conscients qu’aborder la question des comportements violents avec un proche qui les exerce dans ses relations intimes ou familiales peut être difficile ou délicat. Vous pensez peut-être que ce n’est pas votre rôle ou que vous ne devriez pas vous en mêler.

Détrompez-vous!

En abordant ouvertement la question, les proches et les témoins de violence conjugale et familiale peuvent réellement influencer la prise de conscience des personnes auteures. Ils peuvent également avoir un impact considérable sur leur décision d’aller chercher de l’aide — ou non.

Voici quelques pistes pour vous aider à aborder la situation avec votre proche.

1. Prendre position

Reconnaître la violence exercée par votre proche lorsque vous en êtes témoin et la nommer telle que vous la percevez est une façon de prendre position contre la violence et d’affirmer que vous trouvez cela inacceptable.

Exprimer votre ressenti face aux comportements dont vous avez été témoin, tout en les distinguant de la personne elle-même, permet d’aborder la situation avec honnêteté et transparence.

Il est souvent plus facile d’aborder la question de la violence en privé, dans un moment calme et propice à la discussion. Si vous craignez sa réaction, vous pouvez toujours aborder le sujet par téléphone ou par écrit.

2. Éviter la confrontation

Il est possible que votre proche s’oppose vivement ou refuse catégoriquement d’aborder le sujet lorsqu’on lui parle des gestes violents qu’il exerce. Tenter de le convaincre à tout prix ou le confronter ne fera qu’envenimer la situation.

Il est toujours préférable d’opter pour une approche bienveillante, dénuée de jugement et orientée vers les solutions : il existe des services pour l’aider. Exprimez vos inquiétudes et présentez-lui ces services (en lui remettant un dépliant par exemple). Vous pouvez également lui proposer de l’accompagner vers ces ressources s’il le souhaite.

N’insistez pas s’il se montre fermé à la discussion. Vous aurez toujours l’opportunité de reprendre la conversation plus tard.

3. Mettre ses limites

N’acceptez pas l’inacceptable!

Vous-mêmes êtes en droit de ne pas subir de violence de la part de votre proche et mettez ce droit en priorité.

Si son comportement ou son attitude ne vous convient pas et dépasse vos limites, n’hésitez pas à mettre un terme à la conversation ou à limiter les contacts avec lui.

Souvenez-vous : rien ne justifie la violence.

4. Rester vigilant face aux tentatives de manipulation ou de justification

Lorsque vous abordez la violence exercée avec votre proche, il est possible que sa réponse se tourne rapidement vers le comportement de la ou des victimes pour justifier ou minimiser ses propres actes. Soutenez les victimes en refusant d’adhérer à ces justifications.

Il pourrait également essayer de vous faire endosser une responsabilité qui ne vous appartient pas ou laisser sous-entendre que vous avez joué un rôle dans la situation actuelle. Ramenez alors la conversation à son point de départ : ses comportements à lui.

Rien ne justifie la violence, l’auteur a toujours le choix d’agir autrement, quelles que soient les circonstances.

5. Laisser mijoter

Malgré toutes vos bonnes intentions, la décision finale de cesser la violence et d’aller consulter revient toujours à la personne auteure. Personne ne peut s’engager dans une démarche de changement à sa place.

Considérez vos interventions comme de petites graines semées, sans vous responsabiliser pour le résultat qui en découle.

Même si, à première vue, votre intervention semble avoir été rejetée catégoriquement ou mal perçue par votre proche, soyez assuré·e qu’elle fera son chemin au fil du temps.

N’hésitez pas à revenir sur le sujet de temps à autre quand la situation s’y prête. Certaines graines prennent plus de temps que d’autres à germer.

Être proche d’une personne qui exerce de la violence dans ses relations intimes ou familiales, ou en être témoin, peut rapidement devenir un lourd fardeau. Ne restez pas seul·e face à cette situation et partagez vos préoccupations avec des personnes de confiance qui sauront vous soutenir.

Les études récentes démontrent clairement que le fait d’être témoin de violence peut engendrer des émotions et des symptômes semblables à ceux vécus par les victimes.

Nous vous encourageons vivement à aller chercher de l’aide pour vous accompagner dans cette situation.

Les organismes d’aide aux victimes de violence proposent souvent des services pour les proches et les témoins. N’hésitez pas à les consulter : ce sont des alliés précieux dans la lutte contre toutes les formes de violence.

Vous trouverez une liste de quelques-unes de ces ressources en cliquant ici.