Un labyrinthe pour sensibiliser les jeunes à la violence dans les relations amoureuses

Roxane est une jeune fille de 16 ans comme les autres. Une adolescente débordante d’énergie et amoureuse de son beau Alex! Elle est aussi l’héroïne d’un atelier de prévention traitant de la problématique de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents. Bien qu’il s’adresse aux jeunes de 14-18 ans, l’univers de Roxane ne laisse personne indifférent. Recevoir Roxane dans votre milieu, c’est promouvoir les relations égalitaires entre les individus. Cet atelier de prévention et de sensibilisation pour contrer la violence dans les relations amoureuses chez les jeunes a vu le jour au printemps 2012. Il s’agit d’un parcours dans lequel les jeunes peuvent suivre l’évolution de la relation d’un couple de leur âge à l’aide d’un audioguide (lecteurs MP3 et écouteurs). Les intervenants concernés par la violence sous toutes ses formes ainsi que des jeunes ont participé à l’écriture[1].

Roxane est une initiative de la Table de concertation régionale en matière de violence faite aux femmes. Plusieurs autres partenaires se sont joints au projet dont, entre autres, le ministère de l’Éducation et la Sûreté du Québec. Le phénomène de la violence dans les relations amoureuses est une réalité préoccupante au Québec puisqu’un jeune sur cinq a été victime d’un incident de violence physique ou psychologique au cours des quatre derniers mois, selon l’Institut national de santé publique du Québec.

«C’est une grosse structure, un labyrinthe, avec différentes pièces et les jeunes sont appelés à circuler là-dedans à l’aide de lecteur MP3 et d’écouteurs», informe Stéphanie Coutu, coordonnatrice du projet et membre de la Table de concertation. Avec l’arrivée importante des cellulaires chez les jeunes, le texto est devenu une nouvelle façon de faire du harcèlement. On sait que la violence dans les relations amoureuses, c’est une notion de contrôle. Donc, les médias sociaux sont une nouvelle façon de contrôler. Je sais toujours, à l’aide d’un petit texte, t’es où, avec qui, ce que tu fais et quand tu reviens, ce qu’on n’avait pas avant», poursuit-elle.

À titre d’organisme venant en aide aux hommes dans un contexte de violence conjugale, SATAS a été sollicité pour être partenaire du projet. Ainsi, SATAS a pris part jusqu’à maintenant à 3 déploiements du projet Roxane. Tantôt intervenants à la sortie du labyrinthe pour questionner, informer et accueillir les jeunes qui venaient de vivre l’expérience, tantôt présents pour donner de l’information sur les ressources d’aide pour les agresseurs sur notre territoire.

Roxane est un projet très intéressant sur le plan de la prévention et de l’intervention. C’est également une excellente occasion pour la concertation entre des organisations qui œuvrent dans le domaine de la violence conjugale. « Il est clair que collectivement, nous pouvons faire une différence dans la problématique de la violence dans les relations amoureuses » indique Louise Graveline, intervenante à la maison d’hébergement pour femmes violentées Mikana à Amos. Lors de son passage à Amos, le projet a touché 235 étudiants de 4e et 5e secondaire, 39 personnes de tous âges invités en soirée et une dizaine d’intervenants scolaires. 

Le projet est encore à l’étape « pilote ». Il fait le tour des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue gratuitement grâce à une subvention accordée par l'Agence de la santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue et Par la Conférence régionale des Élus de l’A-T via l'entente égalité.

Pour plus d’information sur le projet communiquez avec Stéphanie Coutu, de la maison d’hébergement Équinoxe à Ville-Marie : 819-622-7001




[1] Extrait du cahier d’information sur le projet Roxane