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La violence conjugale et familiale : un phénomène complexe!

Pour À cœur d’homme et ses membres, il est important de soutenir que les personnes qui exercent de la violence ou du contrôle dans un contexte conjugal ou familial ne forment pas un groupe homogène et qu’il n’existe pas de profil type d’auteurs de violence.

Les membres d’À cœur d’homme estiment de ce fait que la violence conjugale et familiale devrait être comprise dans une perspective plurielle, car elle existe d’emblée sous plusieurs formes et se présente à travers différentes dynamiques.

Les violences conjugales et familiales peuvent également varier en fonction de leur intensité et de leur fréquence comme de leur diversité.

Parmi les dynamiques les plus fréquentes de violence conjugale et familiale, nous observons notamment les violences situationnelles et le contrôle coercitif.

Le contrôle coercitif : une emprise insidieuse

Le contrôle coercitif s’inscrit dans une dynamique de domination ou d’emprise sur le·la partenaire ou la famille.

Il s’actualise par un ensemble de comportements violents et de stratégies intentionnelles de contrôle qui se manifestent de manière répétée à travers toute la relation conjugale ou familiale.

Ces violences perdurent souvent dans le temps, engendrant ainsi une aggravation et une intensification des gestes de violence ou de contrôle, ce qui s’avère un obstacle majeur pour la personne victime lorsque vient le temps de quitter la relation.

Une forme de violence souvent « invisible »

Ce qui distingue notamment le contrôle coercitif des autres formes de violence, c’est le caractère souvent « subtil » de certains gestes.

Un élément à lui seul peut sembler anodin, mais la situation dans son ensemble peut porter gravement atteinte à l’intégrité de la personne qui la subit, même lorsque la violence physique ou sexuelle n’est pas présente.

Le contrôle coercitif peut notamment se manifester par :

  • Des décisions prises de manière unilatérale par l’auteur et la mise en place de règles rigides et intransigeantes;
  • L’application par l’auteur d’un système de sanctions et de représailles lors de transgressions;
  • La manipulation psychologique et le détournement cognitif (gaslighting);
  • Des entraves à la liberté et des gestes de privation;
  • De l’intimidation et du chantage;
  • Du harcèlement et des menaces à l’intégrité physique ou psychologique;
  • Le contrôle et la surveillance des allées et venues, des fréquentations et des activités;
  • L’isolement des victimes, le dénigrement des proches;
  • Un climat d’insécurité constante pour les victimes, voire de terreur;
  • Un sentiment pour l’auteur de légitimité et de droit absolu sur la·le partenaire et ses enfants.

Un dépistage difficile!

Dans bien des situations, le contrôle coercitif peut être difficile à dépister. S’attarder aux mécanismes d’adaptation et de protection du partenaire ainsi que ceux des enfants pour se conformer aux nombreuses demandes, acheter la paix ou éviter les sanctions constitue souvent un bon indicateur pour reconnaître un climat familial empreint d’insécurité et de peur, ce qui est un signe évident d’emprise et de domination.

Les violences situationnelles : une dynamique différente, mais tout aussi dommageable

Les violences situationnelles ou circonstancielles sont par définition épisodiques ou brièvement circonscrites dans le temps.

Ces violences se distinguent du fait qu’elles ne s’inscrivent pas dans une dynamique de contrôle chronique ou d’emprise, mais résulteraient d’une réponse inadaptée au stress, à la colère et à la frustration dans le cadre d’un épisode de difficulté relationnelle non-résolue.

Il ne s’agit pas non plus d’une chicane de couple ou de famille.

Bien que les violences situationnelles s’inscrivent dans une dynamique différente du contrôle coercitif, il n’en demeure pas moins qu’elles peuvent engendrer des conséquences toutes aussi dommageables et qu’il est tout aussi nécessaire d’intervenir auprès de ceux qui l’exercent.

Vous trouverez plus d’information sur les différentes formes de violence en visitant notre section Les Formes de violence.

Important : l’intensification des stratégies de contrôle peut constituer un facteur de risque d’homicide conjugal, et ce, même en l’absence de violence physique.